La recherche suggère que l’administration d’une immunochimiothérapie plus tôt dans la journée améliore considérablement les résultats pour les patients atteints d’un cancer du poumon à petites cellules avancé (ES-SCLC). Cette découverte s’appuie sur des preuves croissantes selon lesquelles l’horloge naturelle du corps, connue sous le nom de rythme circadien, joue un rôle essentiel dans l’efficacité des traitements contre le cancer.
Le rythme circadien et le traitement du cancer
L’horloge interne du corps régit de nombreux processus biologiques, notamment la fonction immunitaire. Les immunothérapies reposent sur le renforcement du système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses, et le moment choisi pour ces traitements peut influencer leur succès. Des études antérieures ont démontré que l’administration d’immunothérapies le matin est plus efficace pour les cancers comme le rein, le foie, l’estomac, l’œsophage, la tête et le cou et le mélanome. La nouvelle étude publiée dans Cancer le 8 décembre étend ces résultats à l’ES-SCLC, une forme particulièrement agressive de cancer du poumon avec un mauvais pronostic.
Résultats de l’étude : une fenêtre temporelle claire pour de meilleurs résultats
Des chercheurs de l’hôpital affilié contre le cancer de l’école de médecine de Xiangya en Chine ont analysé les données de près de 400 patients atteints d’ES-SCLC traités entre mai 2019 et octobre 2023. L’étude a trouvé une corrélation frappante : les patients qui recevaient systématiquement un traitement avant 15 heures. a vécu beaucoup plus longtemps sans progression du cancer et a amélioré les taux de survie globale par rapport à ceux traités plus tard dans la journée.
Les chercheurs ont soigneusement apparié les patients pour s’assurer que le moment du traitement, plutôt que d’autres facteurs comme l’âge ou le sexe, était la principale variable. Les résultats sont restés cohérents même après avoir pris en compte d’autres variables influentes.
Pourquoi le timing est-il important ?
Les experts estiment que cet effet est lié au comportement naturel des cellules immunitaires. Les lymphocytes T tueurs, qui détruisent directement les cellules cancéreuses, ont tendance à migrer vers les tumeurs le matin. L’alignement de l’immunothérapie sur ce schéma de migration naturel pourrait améliorer son efficacité.
Le Dr Chi Van Dang, professeur de médecine du cancer à l’Université Johns Hopkins, explique que ce moment correspond au moment où le système immunitaire est le plus préparé à attaquer les cellules cancéreuses.
Limites et recherches futures
Même si la grande taille de l’échantillon de l’étude constitue un point fort, certaines réserves existent. La majorité des participants étaient des hommes et l’effet de timing était moins prononcé chez les femmes, bien que les auteurs suggèrent que cela pourrait être dû à la représentation limitée des femmes dans l’étude.
De plus, l’heure limite optimale reste quelque peu incertaine ; Certains experts estiment qu’elle pourrait se situer entre 11h30 et 15h00. Des preuves plus solides nécessiteront des essais cliniques randomisés dans lesquels les horaires de traitement sont délibérément testés et comparés.
Un ajustement à faible coût et à fort potentiel
Les implications de l’étude sont importantes. Les experts soulignent que l’ajustement du calendrier du traitement représente une intervention simple et peu coûteuse qui pourrait améliorer considérablement les résultats pour les patients sans nécessiter de nouveaux médicaments ou de procédures complexes. Cependant, des problèmes logistiques peuvent survenir si le traitement est limité à une fenêtre temporelle étroite.
En fin de compte, le moment idéal peut varier en fonction des rythmes biologiques individuels et des facteurs de style de vie, soulignant le potentiel d’une « chronothérapie » personnalisée à l’avenir.
Cette recherche souligne la reconnaissance croissante de l’importance du moment et non de l’objet dans le traitement du cancer. De futures études affineront ces résultats et aideront à intégrer les soins alignés sur le rythme circadien dans la pratique clinique standard.

















